Marathon de la Jungfrau le 13 septembre 2014
Voici le compte-rendu du Marathon de la Jungfrau couru le 13 septembre 2014 au départ d'Interlaken.
Cette course fut mon premier marathon en 2012. Une course exceptionnelle, grandiose, et un chrono pas si ridicule, jugez donc : 5h23' pour parcourir 42.195km et 1850m D+.
[ Mon précédent compte-rendu ici : http://gib-runandco.over-blog.com/jungfrau-marathon-le-8-septembre-2012 ]
Alors forcément, quand l'occasion s'est présentée de retourner en pèlerinage sur ce lieu mythique, je n'ai pas hésité longtemps avant de prendre ma décision... d'autant plus qu'une partie de l'équipe de 2012 est encore présente, ce sera bien sympa !
Plusieurs mois avant, je m'établis un plan d'entraînement, afin notamment de me préparer au mieux au profil de la course : à savoir à peine 300m de D+ sur les 24 1er km se courant sur bitume, le reste du parcours montant le reste du dénivelé en deux fois.
Voici le profil de la course...
L'entraînement se passe plutôt bien, bien que le plan que j'ai établi ne soit un peu (trop) difficile pour moi. Surtout les sorties longues, pendant lesquelles les fractions à allure marathon sont quand même bien longues.
Et puis, à bien y réfléchir, se lever à 5h du matin pour faire son footing de récup, est-ce bien ce qui va permettre d'assimiler les entraînements, ou au contraire est-ce le meilleur moyen de s'épuiser et alors d'être contre-productif ? Vaste débat, dont je n'ai pas encore trouvé la réponse !
Toujours est-il que mon plan d'entraînement définitif est le suivant, un peu chargé je l'avoue :
Nous voici donc sur la route du marathon ce vendredi 12 septembre au matin. Nous retrouvons toute l'équipe au fur et à mesure de la route, et arriverons au retrait des dossards à Interlaken en milieu d'après-midi. Quelle tristesse, la météo ! Il plut, il fait gris, nous avons du mal à imaginer qu'il doit faire beau le lendemain ! Je regrette notamment pour les "ptits nouveaux" du groupe, ceux qui ne connaissent pas les lieux mais qui en ont rêvé au travers de nos récits...
Nous repartons en direction de Grindelwald, afin de prendre possession de nos chambrées. Nous avons loué la cuisine afin de faire notre propre pasta party. Le repas est sympa, mais nous ne nous attarderons guère, car le réveil le lendemain est prévu pour 5h30 !
La samedi matin, il pleut toujours, pfiouuuuuu, la galère !!! Petit déjeuner, derniers préparatifs, et nous partons à la gare prendre le train en direction d'Interlaken. Et là, oh miracle ! La pluie a cessé, les nuages se sont levés, on arrive même à voir les montagnes par endroit.
Un petit échauffement de rigueur car ça va démarrer fort, et nous sommes prêts !
Fred et Francky se placent relativement devant, accompagnés de Nico. Je sais que le départ est fluide mais il ne faut pas exagérer non plus, j’ai trop peu de volonté pour ne pas me faire embarquer au départ, je pars recule donc jusqu’à retrouver le reste de l’équipe, tout de même placée entre le meneur d’allure 4h30 et 5h00 !
9h00, le départ est donné, on part gentiment, en marchant puis en trottinant, c’est agréable de ne pas démarrer en trombe ! Je me retourne régulièrement pour voir le groupe, enfin pour voir François dont la tête dépasse largement du peloton, mais trop de personnes se sont interposées, alors j’arrêterai de me retourner pour éviter la chute et vivre ma course.
Mon plan de course est le suivant : courir la boucle dans la ville à 13km/h (parce que je sais que je vais être emportée par la foule et l’ambiance), puis stabiliser à 12km/h après le virage de la gare (km4,5), puis réduire la vitesse au fur et à mesure que le parcours devient faux-plat montant, puis… advienne que pourra !
Oui, mais voilà, ma Garmin m’indique une vitesse moyenne bien plus faible que prévu, alors que je suis déjà à bout de souffle ! Je commence à m’inquiéter, puis finis par comprendre que forcément, en démarrant sous l’arche à 10/10,5 km/h, c’est normal que ma vitesse moyenne soit en deçà de 13km/h ! Alors forcément, quand je repasse devant le départ (km3) à une vitesse moyenne de 12.6km/h, c’est que je suis trop rapide ! Alors quand en plus l’ambiance de dingue en repassant au départ m’emporte, comment voulez-vous que je résiste à la tentation de parcourir le 4è km à 13.9km/h ???
Je me décale bien à gauche au virage de la gare et cherche activement nos accompagnateurs… ouf, les voilà, en sortie de virage !
Bon, la course commence maintenant, alors il va falloir gérer… courir suffisamment vite pour gagner du temps par rapport à il y a deux ans (c’est pour ça que je n’aime pas faire deux fois la même course), tout en restant suffisamment prudente pour en garder sous le pied, car le plus difficile est à la fin !
Je passe le km10 en 48’01’’ contre 52’ en 2012. C’est bien. Mais ça fait quand même peu d’avance.
Les kilomètres défilent et je commence à patiner dans la semoule… normal, ça ne se voit pas forcément à l’œil, mais nous avons déjà commencé l’ascension, par le biais de subtils faux-plats montants… Je passe le km15 en 1h14’18’’ contre 1h20’ en 2012.
Nos supporters sont là, je les attendais avec impatience. C’est fou comme le fait de découper le tracé en portions « jusqu’au prochain ravito », « jusqu’aux accompagnateurs » aident à faire passer les km !
L’ascension jusqu’à la ville de Lauterbrunnen est difficile, je lutte pour ne pas marcher, car il y a deux ans je n’avais pas marché. Je ne veux donc pas craquer ! Il y a une ambiance de fête dans la ville, mais le semi est à la sortie, et je souffre avant de l’atteindre en 1h49’49’’ (contre 1h55’ en 2012). La suite du parcours, toujours sur bitume, dessine un carré autour des pistes d’hélicoptère. Ce passage indique l’arrivée imminente du mur, passé le 25è km.
En 2012, je faisais du 15’ au km dans le fameux mur avant Wengen, je pensais donc pouvoir faire 12 à 13’ au km avec deux années d’entraînement et de trail en plus. Que nenni, je fais toujours du 15’ au km ! Pire, une fois que le parcours redevient plat, quelqu’un ose me poignarder les mollets ! Je me retourne, prête à lui en coller une, et là, que vois-je ??? Personne ! Je rigole toute seule, en fait j’ai des crampes, choses que je n’ai plus eu depuis des années !!! Je m’arrête donc sur le bord pour les tirer, et la suite de la course sera une alternance de crampes qui me lanceront partout : mollets, fessiers, ischios, quadri, même juste à l’extérieur des tibias, où j’ignorais qu’il y avait des muscles !!! Je passe le km30 en 2h58’48’’ contre 3h10’ en 2012.
Arrivée à Wengen, je retrouve notre fan club. Je prends le temps de m’arrêter une minute pour demander des nouvelles des autres coureurs, devant, derrière, et surtout des filles, Rachel et Evelyne, pour qui il m’importe plus que tout qu’elles soient finisheuses !
Passé le km33, je sors mes écouteurs pour écouter ma playlist « spéciale Jungfrau », à savoir deux albums de Muse, qui me conviennent parfaitement pour « faire corps avec la montagne ». Mais je ne les écouterai pas, car je rencontrerai à ce moment-là un Alsacien, Jacques, avec qui je fais faire quasiment tout le reste de la course. Nous discutons, nous nous motivons, et c’est avec lui que j’ai trouvé la force de relancer à des endroits où je marchais il y a deux ans. Bon, mes relances sont tout de même entrecoupées de « cris » lorsque des crampes se déclenchent ! J’en ris, tellement c’est surprenant !
Mais qu’est-ce que c’est beau ! Je savais que la seconde Jungfrau était toujours plus dure que la première, Mais elle n’en est pas moins belle !
Après ces derniers kilomètres interminables, où des panneaux indiquent tous les 250m la distance depuis le départ, l’arrivée se profile, et je repartirai, tant bien que mal, pour la descente finale !!!
FINISHER EN 4H55’06’’, c’était un rêve pour moi de passer en dessous des 5h, et je ne pensais vraiment pas qu’il se réaliserait cette année !
Et la bonne bière à l'arrivée, mmmmmmm, quel délice !!!
MON CLASSEMENT :
1114è / 3990 Total
150è / 943 F
38è / 189 F20
Fred aura terminé « seulement » 15’ devant moi en 4h39’, belle performance car il avait dû abandonner il y a deux ans.
Toute l’équipe de 9 coureurs termine cette course, c’est la première année qu’il en est ainsi, la fête n’en est que plus belle !
Un bémol toutefois, je n’ai pas pu retrouver mon Nono sur cette course, ni avant ni après, et j’en suis très déçue… mais je sais que ce n’est que partie remise, avec toutes les courses qu’il enchaîne, et sa grande faiblesse face à la tentation de la course, je sais que je le retrouverai sur les routes ou les sentiers un de ces jours !
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