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Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Publié le par Carole GIBOULET

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Compte-rendu du Marathon de la Jungfrau, qui a eu lieu les 8 et 9 septembre 2012.

Pour ma part, j'ai couru le samedi 8 septembre 2012.

(Pour lire l'article : cliquez sur le titre)

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Il y a deux ans, j’ai accompagné GIB au Jungfrau Marathon, où j’ai joué le rôle de supportrice, c’était sympa, mais un peu frustrant tout de même, même si je n’avais pas le physique pour courir une telle distance avec un tel dénivelé.

GIB a été finisher en 5h25.

Toute l’équipe décide de revenir dans deux ans. GIB n’est pas très intéressé, car il a passé une très bonne course, avec de superbes conditions météo, et préfère avoir d’autres projets pour l’avenir… Mais l’idée germe dans ma tête de tenter l’aventure… GIB accepte donc de refaire la course, mais seulement si j’y cours aussi.

Je n’ai pas pu faire de marathon plat pour me préparer à la distance, tant pis, mon premier marathon aura plus de 1800m de D+ !

Pour me préparer au mieux, je participe à 11 courses en 2012, dont un trail de 34km et 1850m de D+.

Tout se passe pour le mieux pendant ma préparation, même si depuis le mois de janvier, je grince et je couine un peu de partout… Deux semaines avant l’échéance, je relâche l’entraînement, et mon dernier footing à J-4 me fait ressentir de bonnes sensations à 10km/h, option papotage avec zhom et zéro douleur aux jambes, voilà qui finit de me mettre en confiance…

Arrivée le vendredi au retrait des dossards à Interlaken, et première bonne surprise : le T-shirt est donné en même temps que le retrait et il est coupé femme, youpi, je pourrai le porter !!! Nous nous rendons ensuite à notre logement à Grindelwald, où nous logeons en bed & breakfast. Je commence à préparer consciencieusement mes affaires pour le lendemain, sans toutefois ne ressentir aucun stress. Il faut dire que je me sens bien prête et en confiance, je le clame déjà haut et fort, sauf blessure, je finirai, même si ça doit être en rampant.

Le vendredi soir, nous dînons sur place, des pâtes bien entendu, et je m’octroie comme à mon habitude la bière d’avant course. Au dodo vers 23h. La route m’a fatiguée, je trouve donc rapidement le sommeil.

Seule ombre au tableau, un groupe de suisses allemands complètement bourrés feront un vacarme d’enfer en plein milieu de la nuit ! Heureusement, je n’ai pas trop de sommeil en retard, donc je me réveille sans trop de fatigue à 6h le samedi matin.

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Douche, petit-déj, je prépare tous mes accessoires et c’est parti direction la gare pour rejoindre le départ…

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

J’arrive trop tard au rendez-vous avec les Convert, zut zut zut. Je missionne GIB pour les chercher sur la course et me dire où ils sont, car je compte bien les voir à l’arrivée !

Nous serons seulement trois à partir le samedi, les autres coureurs partiront le dimanche. Tant mieux, ça me fera tout autant de supporters le long du parcours, chouette, ça promet une ambiance du tonnerre !!!

Dans le SAS, pas encore de stress, pas de boule au ventre, pas de sanglots dans la gorge, j’en suis déçue, j’ai l’impression de rater quelque chose…

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Le départ est donné, nous démarrons avec les 4h30, mais je suis étonnée de voir la fluidité des premiers km, alors que nous sommes 2000 partants ! J’avais prévu de faire du 10km/h jusqu’au 25è km, corrigé par le léger dénivelé positif du début de parcours (soit 1h35 au 15è et 2h20 au 20è).

Je me fais la réflexion que c’est la première fois depuis très très longtemps que je n’ai pas pris un départ aussi lent sur une course. Il faut dire que c’est aussi la première fois que je pars pour 42 bornes ! Je jette un oeil à ma Garmin, qui m’indique 12km/h… Pffff, vraiment n’importe quoi cette vitesse instantanée, ça commence à me gonfler ! Premier km terminé, deuxième, troisième, mais si, je cours bien à 12km/h !!! Mais c’est trop rapide, ça !!! Oui, mais je me sens bien, je continue donc à ce rythme.

Un tour de ville, on passe devant une fanfare, j’adore, on repasse par le départ, il y a une ambiance d’enfer, ah, ben quand même, les voilà les sanglots dans la gorge et les yeux embués, il était temps, non mais !!!!!!! Km4, je me serre sur la gauche, car je sais que mon fan club m’attend. Je les entends m’acclamer, je passe donc tout sourire en faisant des grands coucous !!! Je me sens bien !!!

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Je continue quelques km à cette allure, et puis je décide de lever le pied, ce n’est pas le tout, mais j’ai un marathon à finir, moi, Msieurs-Dames, hein, alors on limite les chevaux !!! Je poursuis mon p’tit bonhomme de chemin tranquillou à 11km/h, ça passe comme une lettre à la poste… Moi qui ai toujours eu du mal à tenir le 10km/h à l’entraînement, c’est à n’y rien comprendre ! M’enfin, il vaut mieux ça que l’inverse. Je passe le km10 en 52’, un truc de ouf !

Au km14, je pense à Marathonnerre, qui découpe les marathons en trois tiers ! Je me dis que j’ai fait un tiers de la distance, mais seulement un quart de la durée !

J’arrive au km15 en 1h20, et là, oh surprise, mon fan club est là alors que je l’attendais au 20ème, quelle belle surprise ! Je suis acclamée, et GIB m’accompagne un p’tit bout pour me demander comment ça va, et se rassurer sur ma vitesse ! Je suis plus rapide que prévu, mais pas essoufflée, j’arrive à papoter avec lui.

J’arrive au 20è km, à Lauterbrunnen, et je vois le train arriver avec… GIB dans le dernier wagon !!!

Zut, ça ne va pas le faire, cette histoire ! Une ambiance phénoménale dans la ville, et je vois les copains sortir du train en courant pour essayer de nous voir ! Raté ! Ni une ni deux, je sors mon téléphone pour dire à Zhom qu’il m’a raté, car je suis déjà passé ! Je lui dis tout ça sans problème en courant à 11km/h !

Bon, j’essaie quand même de faire attention à ne pas tomber, ça serait vraiment dommage !

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Jusqu’au km26, je cours sans problème, si ce n’est un poing de côté entre le 23 et le 25, mais rien d’inquiétant (enfin, je me serai quand même posé la question « et si je refaisais une embolie pulmonaire ? », je pense que je serai peut-être contrainte d’arrêter, puis me dit que zut zut zut, l’année dernière c’était venu progressivement, donc là, ça allait bien attendre que j’ais fini, non mais !).

Je commence à penser au fameux mur du marathon. Je m’en rapproche en théorie. Oui, mais je suis confiante, car je sais que sur cette course, le mur n’est pas virtuel, il est bien réel, c’est de la vraie montée, donc ça ne m’inquiète pas ! Et justement, la première grosse montée que j’attendais arrive ! Et là, comme par enchantement, il y est diffusé une chanson en boucle… Another brick in the wall, de Pink Floyd ! J’adore, je trouve ça excellent !!! La montée est très violente sur plusieurs km, j’en profite pour envoyer deux SMS à GIB, pour lui dire « km26 » puis « km28 », il me répond qu’il m’attend au km30, youpi !

J’arrive au km30, à Wengen, avec une super pêche, et je retrouve mon fan club ! Je m’arrête pour leur taper la discute, leur dire que je vais super bien, que je m’éclate et que je suis super contente d’être là !

Ils n’en reviennent pas de ma fraicheur ! Je fais même semblant de courir sur place devant mes photographes pour prendre la pose ! Malheureusement, ils coupent court à la conversation en signalant qu’ils ont un train à prendre. Ce n’est pas plus mal, je suis quand même là pour faire une course, donc je repars toute pimpante !

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

A la sortie de Wengen, je papote avec un Strasbourgeois quand un train passe à une centaine de mètres de nous, et là, j’entends mon nom ! Toute l’équipe est dans le train, qui est à l’arrêt face à moi !

Je peux vous assurer qu’ils ont mis l’ambiance en m’appelant, en me criant de courir !!! J’ai bien envie de courir pour les photos et parce que j’adore faire le pitre, mais je dois aussi prendre un gel, et donc mon arrêt au ravito est plus long que d’habitude. En plus, je suis en montée. Donc je repars en marchant.

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Après le km30, il n’y a plus que de la montée. Ça tombe bien, je prends des photos. 40 au total, dont celle-ci que j’envoie par MMS à GIB pour lui dire que tout va bien :

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Je mets aussi comme prévu mon MP3 et j’écoute deux fois l’album de Muse, qui va s’y bien avec les paysages ! Là, j’ai vraiment envie de pleurer ! J’arrive bien à courir sur le plat, je relance dès que c’est possible, et je marche d’un pas décidé, tout va bien. Je perds un peu de temps, notamment en proposant à une fille de la prendre en photo avec son téléphone, puis en demandant à une dame de me photographier avec le mien ! Bref, vous l’aurez compris, je m’éclate !

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Je passe le km36, et là, j’envoie un SMS à GIB pour lui annoncer que j’aborde l’inconnu avec sérénité (c’était la plus longue distance que j’avais déjà faite). J’arrive à courir sans problème dès qu’il y a du plat, j’ai encore des jambes, tout va bien. Je réponds à Christine qui vient tout juste de m’envoyer un message pour lui dire où j’en suis et que je pète la forme.

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Les derniers km sont les plus durs, ça monte vraiment beaucoup, j’envoie un SMS à GIB pour lui dire que je suis au 40è km, et les distances se marchent tellement lentement qu’il y a un ravito au km39.7, km40.4 et km40.8 !!! Et je vous assure qu’ils n’étaient pas de trop ! Dans cette interminable montée, je me dis que si j’avais su, je me serais inscrite au double, pour refaire la course le lendemain et en profiter encore, car tous les km sont passés beaucoup trop vite à mon goût, je n’ai pas envie de finir, je veux que ça dure encore !

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012
Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Une fois arrivée au sommet, à 2300m d’altitude, j’aborde une première descente tranquillement. Un dernier « coup de cul » me permet d’envoyer à GIB « J’arrive », et c’est parti pour la longue descente finale !!! J’approche de l’arrivée, je prends la pose pour les photographes et j’entends mon nom hurlé par mon fan club !

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012
Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Ca y est, je suis marathonienne !

Ça m’est paru tellement facile que je ne comprends toujours pas aujourd’hui l’importance de ce que j’ai fait !

A l’arrivée, une bière est offerte à tous les finishers ! Elle est coupée avec de l’eau, mais ce n’est pas plus mal, après un tel effort, autant qu’elle soit légère ! Je rends ma puce contre un beau sac à dos, et je retrouve mon groupe.

Par la suite, je trouve Pierre Convert, puis j’attends avec lui sa si chère Dany, alias Latortue, dont le pseudo aurait pu être modifié ce jour-là pour Latorture, tellement elle aurait préféré faire le Médoc ou n’importe quel marathon plus roulant ! Je suis bien contente de les avoir rencontrés et espère avoir l’occasion de les retrouver sur le terrain de jeu de Latortue un de ces quatre !

Jungfrau Marathon le 8 septembre 2012

Le bilan de notre groupe :

Nous devions être 11 à courir le marathon. Au final, seulement 8 partants et 6 arrivants. Je suis le deuxième temps et surtout celle qui a le mieux vécu cette course, sans véritables douleurs, sans crampes, en prenant du plaisir du début à la fin ! Le dimanche, j’ai quand même bien culpabilisé de n’avoir pas plus souffert. Je ne me suis peut-être pas assez donné. Aujourd’hui, la culpabilité a laissé la place à la joie d’avoir eu autant de plaisir ! Je sais que ce ne sera pas toujours ainsi, que certaines courses, d’apparence plus facile, me paraîtront parfois insurmontables. Alors je ne garde que le positif !

Mon bilan à moi :

Un premier marathon tout en plaisir, avec un chrono bien meilleur que mes espérances ! 5h23’, et vu le profil de la course, nul doute que je pourrai battre ce chrono sans problème sur un marathon plat ! Mais ce ne sera pas pour le prochain, car c’est décidé, l’année prochaine, je m’attaque au marathon du Mont Blanc… Avis aux amateurs !!!

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