Courchevel X Trail le 3 août 2014 : Un triplé d'enfer pour un trio infernal !!!

Voici le compte-rendu du Courchevel X Trail (mais pas que), couru le 3 août 2014 dans sa version 33km et 2200m D+...

L'an dernier, nous avions pris beaucoup de plaisir à courir sous un grand soleil et de merveilleux paysages le Trail de la Dent à Courchevel : 20km et 1100m D+ (mon compte-rendu ici : http://gib-runandco.over-blog.com/trail-de-la-dent-courchevel-le-4-août-2013 ). Fred avait bien envie de revenir se frotter à la distance supérieure... Et voici comment nous nous sommes retrouvés à retourner à Courchevel début août 2014 !

Nous arrivons sur le site le samedi en début d'après-midi... Au retrait des dossards, le cadeau coureur est, au choix deux des trois articles suivants : manchettes, gants, bonnet. Eh bien, voilà qui confirme malheureusement les prévisions météo pour le lendemain !!!

ETAPE 1 / VERTICAL RACE

Il est encore assez tôt pour nous inscrire, Francky, Fred et moi-même sur la Vertical Race, à savoir la montée du tremplin olympique de saut à ski. Au programme, 460 marches soit 120m de D+ sur une distance d'un peu plus de 300m.

Eh oui, il nous faudra grimper tout là haut !!!

La course se déroule en "contre la montre" à partir de 17h15, avec des départs décalés de 1'30''. Le nombre d'inscrits est relativement limité : 15 coureurs seulement ont osé relevé ce défi ! Alors bien sûr, avec si peu de monde, j'appréhende d'être dernière. Mais la bonne nouvelle, c'est que je suis la seule féminine, ce qui veut dire que je serai première féminine... si seulement j'arrive en haut, ce dont semble douter le commentateur !!!

Le départ est donné ! Je serai dans les premières à partir (3è ou 4è), car les départs sont libres et je n'ai pas envie de faire la montée toute seule ! Cette course n'est pas facile car je ne connais pas le tracé, et je me retrouve régulièrement à me demander ce qui est le plus "rentable": courir ou marcher, monter les marche une par une, ou deux par deux, mettre les mains sur les cuisses ou non, ... bref, j'essaie tout et alterne les techniques ! L'avantage d'être la seule féminine, c'est que je suis très encouragée par les supporters qui se sont placés le long du parcours. Ce qui me fait certainement perdre quelques secondes, car à chaque encouragement je lève la tête pour dire "Merci" aux supporters en les regardant dans les yeux et en leur souriant...

Fred partira 1'30 derrière moi, ce qui lui rendra difficile la tâche de me doubler, mais il y parviendra finalement avant la fin (lorsque les marches, irrégulières, passent à un espacement de 50cm), non sans entendre mes bruyants encouragements !

Francky, parti 1'30 derrière Fred, ne nous rattrapera pas.

Au final, je termine la course en 5'44'', 11è sur 15, bien contente de ne pas être dernière, et bien entendu... 1ère féminine !

Fred finira au pied du podium, 4è en 4'28''. Quant à Francky, il terminera en 9è position en 5'04''.

Une course courte mais intense, car une fois en haut du tremplin, j'ai les cuisses qui se dérobent à chaque fois que je déverrouille les genoux. La récompense de tous les arrivants, à savoir la re-descente en funiculaire, sera annulée car l'orage est arrivé, nous redescendrons donc tous à pieds !

ETAPE 2 / COURCHEVEL X TRAIL 33KM & 2200M D+

Le lendemain matin, le réveil musculaire est difficile. Eh oui, j'ai bien étiré les quadris, car je les ai sentis affaiblis à l'arrivée de la course la veille, mais les étirements effectués sur les mollets ont été insuffisants : ça tire ! Pourtant, après réflexion, il était logique que ce soit les muscles les plus courbaturés après une bonne épreuve de montée d'escaliers !

La pluie est tombée de manière quasi incessante toute la nuit, et il pleut encore légèrement le matin. Quelle tristesse ! Moi qui venait pour les paysages, je suis bien évidemment déçue !

Tant pis, nous prenons la route pour le départ, où nous retrouvons Séverine qui disputera la même épreuve que nous. Les filles, Steph et Christine, sont restées à l'appartement, et viendront un peu plus tard pour prendre le départ du Trail de la Dent.

Le départ est donné ! Je laisse partir devant les mecs ainsi que Séverine, et resterai prudemment en fin de peloton, ne souhaitant pas faire de cette course un calvaire mais plutôt une belle balade malgré la météo capricieuse. Sous une petite pluie fine, nous attaquons par une montée bien raide, histoire de faire le spectacle pour les supporters, puis la pente s'adoucit légèrement mais reste relativement importante dans les sous-bois, en direction de Courchevel 1850.

Mes temps de passage à chaque kilomètre m'inquiètent quant à la première barrière horaire, 1h40 pour atteindre le ravitaillement du km7. Heureusement, nous retrouvons un terrain plat qui nous permet de courir. Une seconde bonne grimpette et me voici au ravito en 1h22. Je ne suis plus en souci car je sais que les prochaines BH sont nettement plus larges. Mais c'est quand même la première fois que j'ai mal aux jambes si tôt sur un trail, conséquence sans aucun doute de la Vertical Race courue la veille ! Je prends bien le temps de me ravitailler sur une table bien fournie. J'en profite pour renouveler mon premier bidon de boisson de l'effort.

Après un arrêt de +/- 4' au ravito, c'est reparti pour la seconde partie de course. J'y fait la connaissance de Lætitia et de son mari, venant de région parisienne et s'essayant ce jour à leur premier trail de montagne. Je papote bien avec elle, ce qui me permet de ne pas voir passer les montées et de relancer sans me poser de questions sur les parties roulantes. Je sens toutefois qu'elle a un niveau supérieur au mien, et envisage alors de tenir compagnie à son mari plutôt qu'à elle sur le restant de la course. Ce dernier est moins fort en montée, mais aura vite fait de nous rattraper lors d'une bonne descente bien roulante ! Nous arriverons ensemble au second ravitaillement, ce qui nous permettra d'immortaliser notre rencontre ! J'atteins ce second pointage en 2h50' pour une BH de 3h30, no soucy ! Encore un ravitaillement bien garni, dont je profiterai encore pendant +/- 4'.

Je repartirai légèrement avant mes nouveaux partenaires de course (fin du suspense : je finirai entre les deux !). Pour moi, ce trail commence maintenant. J'arrive à la hauteur d'un coureur du 54km qui est originaire de ma région (Maîche), ce qui nous permet de discuter notamment des trails franc-comtois. Ces papotages nous permettront également de faire un bon détours, mais peu m'importe, car je comprends en voyant les autres coureurs débarquer devant moi que malgré une distance plus longue, nous avons également bénéficié d'une pente plus douce, ce qui nous aura économisé les jambes. L'essentiel étant d'être retombé sur le parcours sans avoir eu à faire demi-tour ! La bifurcation des deux courses est là, je laisse donc mon nouveau compagnon de course poursuivre sa course. Et moi, j'attaque "enfin" la mienne ! Eh oui, malgré un dénivelé conséquent (2200m sur 33km), les montées étaient relativement abordables, et j'attends avec impatience les 200m de D+ vraiment costauds de ce tracé. Non pas que je sois maso (encore que...), mais pour moi, un trail de montagne doit avoir des grimpettes de montagne, non ? En tout cas, je remercie au passage Séverine, pour son compte-rendu de l'année dernière m'ayant permis de m'attendre à cette montée (Col de la Grande Pierre, 2403m) !

Le Col de la Grande Pierre et le Col de la Dent par beau temps...

S'ensuivra une longue balade sur les crêtes, nécessitant certes de la vigilance, mais il s'agit là de la plus belle partie de la course, malgré un ciel encore bien chargé !

Puis une longue descente courue en grande partie derrière Dorothée, ex-franc-comtoise expatriée dans cette région. La descente n'est pas plus technique que la plupart du parcours, ce qui me permet de courir sans problème. Enfin l'arrivée au Lac de la Rosière avec son troisième et ultime ravitaillement au bout de 5h00 de course pour une BH de 7h15.

Les trois trails ont désormais une fin commune, que je sais monotone. J'en ai toutefois encore "sous le pied" et fais alors connaissance avec deux traileurs du grand parcours que je forcerai à relancer à mesure qu'on se rapproche de l'arrivée. En plein papotage avec ces gentlemen (comment ça, encore ?), ma voix interpelle une traileuse devant moi : il s'agit de Christine, qui arrive presqu'au terme de son premier trail de Montagne, dans sa version 20km. Je l'encouragerai jusqu'au bout, lui permettant alors de terminer ce trail en courant (même la petite montée de la mort qui tue juste avant l'arrivée), bravo à elle !

Et voilà, c'en est terminé de ce trail, en 5h45' pour des prévisions entre 5h30 et 6h00, good job, d'autant plus que j'arrive bien en forme !

Mon classement est le suivant :

146è / 209 Total

15è / 34 F

10è / 19 SEF

Un classement conforme à mon niveau sur les trails de montagne.

Pendant ce temps-là, Fred et Francky finissaient en 4h30' et 56è au général.

ETAPE 3 / RANDO TRAIL SUR LES GLACIERS

Enfin, le soleil daigne nous honorer de sa présence !

Mais fallait-il être fou pour s’engager sur une rando-trail de 7h le lendemain d’un trail de montagne ?

Pas sûr, quand on ne connaît pas les montagnards… J’étais persuadée que les 7h annoncées correspondaient à la durée de la sortie, depuis le rendez-vous matinal jusqu’au retour au parking, et que la début de l’ascension se ferait en navette puis en télécabine… et puis il était bien indiqué sur le site que c’était la sortie idéale pour bien récupérer du trail et qu’il y aurait des petites sections de running. Je craignais même qu’il s’agisse d’un attrape-touristes, et que les crampons que nous avions dû acheter d’urgence ne serve que le temps de la traversée en largeur d’un petit glacier.

Finalement, rendez-vous à 7h du matin à Courchevel Le Praz, mais le guide a décidé de changer le glacier de destination car les orages sont annoncés pour 14h… Direction donc Meribel pour cette gentillette petite balade. Nous sommes 27 à avoir répondu à l’appel. La journée se déroulera en compagnie d'Erik Clavery, champion du monde de trail 2011.

Première partie bien roulante, donc beaucoup courue… Ça passe bien, en trottinant, et quel plaisir de profiter enfin des paysages pour lesquels nous étions venus ! Nous faisons régulièrement des arrêts pour reconstituer le groupe.

L’arrivée au refuge annonce le début de l’ascension.

La montée est longue, mais belle !

Nous faisons une pause au pied du glacier afin d'enfiler nos crampons...

Mon souffle est court lors de l'ascension, et pas seulement parce que les paysages sont à couper le souffle... la fatigue générale, celle du trail de la veille, ainsi que l'altitude (3000m) y sont pour quelque chose également !

Nous ferons alors une longue pause au sommet, avant d'attaquer la re-descente. Cette dernière devra se faire en évitant les pièges, notamment les crevasses.

Le week-end se terminera ainsi. Nous serons tous les trois bien vannés, mais aurons pleinement profité de ce "week-end choc", avec heureusement une dernière journée bien ensoleillée.